Thomas Gauer

Dans l’ensemble de son travail, Thomas Gauer tente d’interroger la relation de l’Homme avec son environnement ; ou plus précisément d’interroger son impression face à un paysage. Ainsi, en reconstituant ses émotions et sentiments vécues, il dépeint des paysage sensorielles à travers ses toiles.

Ses grands formats au pastel gras présentent souvent des forêts denses qui submergent et englobent celui qui regarde. Les teintes vives, les lumières contrastées, les points de vue le placent dans l’œuvre et non en dehors.

Les hommes et les animaux qui habitent l’œuvre semblent se côtoyer sans se rencontrer réellement. Peut-être est-ce la clef d’une cohabitation sans heurts ? Les sangliers, les chiens, les vaches sont aussi importants que l’Homme et chacun participe de ce Tout.

Cet imaginaire constitué de souvenirs, de sensations, de rêveries, peut être une nostalgie, mais est aussi une volonté de saisir et de maintenir une trace de cette nature (des paysages d’ici, comme de ceux de Sugarlandia) en train de disparaitre.

L’aspect figuratif de ses pastels nous apparaisse qu’en un second temps. La représentation soutient et structure la Peinture. Les tâches superposées de couleur perturbent la lecture des plans et du sujet et contribuent à ce mouvement permanent de l’œil qui jamais ne se fige, qui se promène dans le tableau comme dans un paysage. Voyage immobile dans la couleur et l’espace d’où naissent les images : ses propres images et celles que convoquent celui qui regarde.

Le regard, par le travail de la peinture s’interroge. Ce qu’on voit dans ses pastels après une
« accommodation » du regard sur des tâches de couleur : des animaux, des personnages, un imaginaire éventuellement suscité par une île des Philippines ; ou des tâches de couleurs, des lumières, des lignes, une surface régie par ses lois propres.

L’ensemble de ses dessins, en noir et blanc, en couleur, d’après nature ou d’imagination témoignent de sa fascination pour l’évidence de ce qui nous entoure et que nous voulons continuer à voir.

Les dessins d’après nature qui peuvent être des dessins préparatoires pour les grands pastels sont avant tout pur plaisir immédiat du dessinateur face au paysage. Ils ne font pas apparaître d’hommes. Dans cette phase, ceux- ci sont gommés, parce que gênants, pour laisser place à la végétation et aux sensations qu’elle procure. Hommes et animaux réintègrent les dessins d’imagination; comme s’ils avaient besoin d’être réinventés pour trouver leur place, et pour mieux disparaitre, se fondre, dans cet ensemble harmonieux.

La couleur pure et saturée des pastel gras apporte la puissance de sa lumière. Les touches accumulées, successives laissent entrevoir le temps de la création et la sculpture de la couleur. Elles lui donnent corps. Le pastel, jamais figé, toujours humide, vivant laisse se poursuivre le tableau en dehors de son action.

Le papier et le pastel, sans être un manifeste, placent l’œuvre entre dessin et peinture, entre plusieurs réalités et traduisent la fragilité du monde.

Accompagné par la Galerie Horæ depuis 2022, Thomas Gauer poursuit son travail sur le vivant et sa manifestation.

En novembre 2023, il confie son travail à HostingArt à l’occasion de la cinquième édition du Don Papa Art Program.

Vues d’exposition prix Don Papa Art Program 2023
Photographies © Adrien Thibault

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